Dull Violence            

I chose to ride the tiger of an intensive life, stretching my introvert personality across activities, geographies and cultures. For many years, the common thread in my photography work was to observe the absurdity and the dull, invisible violence of the postmodern reality I was thrown in, and relate it to my own journey. It guided my earlier series in the 90ies, and later my larger projects, particularly in China, where I found myself at the core of one of the most mind-blowing transformation Mankind has ever experienced.  
My photographic practice mirrored the intensity I was living in, but I failed to find the meaning and the coherence I was looking for. On the other hand, writing poetry has allowed me to connect with my inner dimensions, and conduct a creative and spiritual quest, which was essential for me.



J’ai marché dans la nuit
Non du pas de l’homme,
Celui qui vient,
Qui monte,
Pas de rapprochement,
De remonte-pente,
Pas d’une trajectoire au fond précise
Qui mène au cimetière
J’ai marché dans la nuit du seul pas qui tienne ;
Claudiquant aux bris de la lumière
Aux lueurs des premiers rais du jour,
Le pas du regard porte en lui ce que la vie porte en elle,
Libre d’aimer et d’oublier
Ivre d’envies.

extrait de “le pas du regard”

Ami que je ne connais pas, adieu.
Ton filet est troué
Ton âme sortie de l’ombre du col
La terre est vaste, les cartes aventurières
Il te reste de la route à faire
Pour me rejoindre.
Mais déjà le temps s’éclipse, paresse,
S’épuise
Et nous ne nous sommes toujours pas rencontrés.
Je ne t’attendrai pas.
Et puis comment te reconnaitrai-je ?
Je ne te remets pas sur mes photos.
Je m’en rappelle pourtant chaque instant
Elles ne parlent qu’à moi
Me laissent regretter
Cette ruelle que je n’ai pas remontée
Ce port lumineux que je n’ai pas humé
Ces filles offertes que je n’ai pas désirées
Tous ces regards qui m’interrogeaient et que je n’ai pas soutenus.
Hasard qui m’a fait bifurquer
Ici et non là​
J’y retourne sans toi
Il me reste de belles années à vivre
Je n’ai plus de temps à perdre
Il y a tant à voir à trembler
A aimer, à boire
Et à jouer.
Pourquoi faut-il rentrer un jour chez soi ?

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J’écris d’un temps incertain
Où chaque jour est paraitre
Chaque virgule comparaitre
Où chaque nuit flambe à l’infini
Dès que s’embrase le matin.

Temps abstrait
Eructé d’un passé oublié laminé
Pilonné de complexité
De certitudes et de causalités
Je mens dans ce présent anodin.

extraits de “ami que je ne connais pas”

Lignes Haute Tension
Tant d’espoirs
Anesthésiés
Par la brume parallèle
A l’horizon
Sans jamais atteindre
Le soleil

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Next Exit
5km
No exit
La nuit sans focus
Autour du ring
Sans fin

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Les lumières des nuits blanches
Ne s’éteignent qu’en rêvant
Les rêves sont des planches qui ne mènent nulle part


extraits de “j’habitais une seconde”


From projects and series completed between 1992 and 2016, in New-York, Paris, Shanghai and China.